A
l’heure de signer le contrat de stage de 6ème année, une grande
incompréhension.
Quel
montant ?
Il
s’agit d’un montant fixe de 55 fois le SMIC, soit 517€ dont 12,5% du plafond
horaire de la sécurité sociale, soit 436,05€ ne donnant pas lieu à l’assujettissement !
Soyons généreux, arrondissons ce montant à 500€. [1]
Pour
35h de stage à la pharmacie d’officine !
Et
la fac a été claire à ce sujet, il est interdit de négocier un quelconque
salaire.
Oui,
mais voilà, nous parlons d’un stage de 6ème année de pharmacie, des
étudiants bac+5.
Bon
nombre d’étudiants travaillent déjà à temps partiel (souvent le samedi, voir
quelques heures en plus dans la semaine) sous contrôle d’un pharmacien depuis
1, 2, 3 voire 4 ans.
Il
ne s’agit pas d’une première expérience à l’officine.
A
titre de comparaison, à 23 ans (âge d’un étudiant qui est dans les temps, ce qui
n’est souvent pas le cas à cause des redoublements, des étudiants qui se sont
réorientés d’autres filières telles que la médecine ou recyclés de l’industrie
/ l’internat), un apprenti préparateur, titulaire d’un baccalauréat gagnerait 926,68€
pour 35h. Il s’agit d’un contrat comprenant la formation.
Lorsqu’on
pose la question à nos responsables, la seule réponse obtenue est qu’il s’agit d’un
contrat de stage, dont les étudiants sont là pour apprendre. Oui, mais voilà :
- L’apprentissage passe
en (grande) partie par le travail, et ce travail ne mériterait-il pas son
salaire ?
- Le pharmacien
lui-même reconnaît cette somme comme insuffisante. Il est lui-même prêt à payer
plus. Comment s’en sortir avec 500€ par mois, en tant qu’étudiant, lorsque le
travail constitue la principale, voire l’unique source de revenus ? En
rappelant qu’il ne s’agit plus d’un étudiant de 18 ans, fraîchement sorti du
lycée.
- Si je comprends bien,
en pharmacie le stage est fait pour parfaire la formation (dont je ne dirai pas
plus cette fois ci) mais pour les étudiants en écoles d’ingénieurs, en école de
commerce c’est pour se faire exploiter ?
Je
me trompe certainement, mais j’ai l’impression que l’étudiant est orienté pour
travailler au noir.
N’aurait-il
pas été raisonnable de mettre un plafond un peu plus haut ?
Ce
serait alors l’occasion pour l’étudiant de gagner un peu plus d’argent, et pour
l’Etat de percevoir quelques charges supplémentaires. Négligeables certes, mais quand même.
Nos
responsables, en attendant, préfèrent gentiment nous rappeler qu’il nous est
possible de travailler en dehors de nos heures de stage. Et après, on s’étonnera
que les étudiants tardent à passer leur thèse. Mais ça c’est une autre histoire…